Oklou, l’alchimiste sonore de l’intime et du futur

Il y a dans l’univers d’Oklou quelque chose de magnétique, de déroutant, presque incantatoire. Marylou Mayniel, née en 1993 à Poitiers, n’a pas simplement émergé sur la scène musicale : elle l’a modelée à son image. Formée dès l’enfance au piano, au violoncelle et au chant choral, cette artiste française a transfiguré ses racines classiques pour mieux bâtir une œuvre où se croisent pop éthérée, textures électroniques et avant-gardisme assumé.

C’est sur SoundCloud, sous les pseudonymes Loumar puis Soirée Pyj, qu’elle esquisse ses premiers morceaux. En parallèle, elle s’investit dans le collectif TGAF, contribuant à dynamiser les nuits parisiennes avec un souffle féministe et défricheur. Mais c’est en rejoignant NUXXE, le label underground piloté par Sega Bodega et Shygirl, qu’Oklou cristallise sa singularité. Son EP The Rite of May ouvre alors une ère nouvelle : celle d’une artiste pour qui l’expérimentation n’est pas un défi, mais une nécessité.

Le tournant majeur vient en 2020 avec Galore, une mixtape comme un journal intime futuriste. Les productions y sont diaphanes, les voix à peine murmurées flottent entre deux sphères, entre rêve et réalité. Le succès critique est immédiat. Dans ses collaborations – avec A.G. Cook, Casey MQ ou encore Sega Bodega – comme dans sa façon de modeler l’espace sonore, Oklou impose une sensibilité unique, à la fois douce et dérangeante.

Cinq ans plus tard, elle revient avec Choke Enough, son premier véritable album. La maturité est palpable. Les sons s’épaississent, les structures s’assouplissent. Elle y explore un imaginaire médiéval sublimé par des nappes Y2K, des mélodies fractales et une électronique sensible. Loin de suivre les courants hyperpop, elle les redessine, au gré d’une narration émotionnelle toujours sur le fil. L’album convoque Bladee, Danny L Harle ou encore Casey MQ, dans une alchimie sonore où chaque élément semble à la fois fluide et précis.

Ce qui frappe chez Oklou, c’est sa capacité à transformer l’introspection en force créative. Elle construit des mondes intérieurs, sans jamais céder au repli. Sa musique est celle d’une architecte du sensible, qui façonne des paysages sonores où l’on se perd avec bonheur.

Oklou n’est pas simplement une artiste à suivre. Elle est une visionnaire, une éclaireuse, une main tendue vers un ailleurs où l’émotion se déploie en textures, en silences, en vertiges doux. Dans ce monde qui bruisse d’algorithmes et de tendances, elle continue, avec grâce et exigence, à inventer un langage propre. Celui de l’âme électronique.

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