Le rideau s’est levé ce 12 mai à Manhattan sur ce qui s’annonce comme l’un des procès les plus retentissants de l’histoire du hip-hop. Sean “Diddy” Combs, figure emblématique de la scène urbaine américaine, n’est plus seulement ce magnat de la musique aux multiples casquettes. Il devient aujourd’hui le personnage central d’un récit judiciaire glaçant, où les projecteurs se braquent sur des décennies d’abus présumés, de pouvoir dévoyé et d’exploitation sexuelle.
Producteur de génie, bâtisseur du label Bad Boy Records, Diddy a façonné des carrières et dominé les charts, de Biggie à Cassie. Mais ce sont désormais les témoignages de cette dernière – ex-partenaire et chanteuse révélée par lui – qui pourraient sceller son destin. La procureure fédérale évoque un véritable réseau criminel : soirées appelées “Freak Offs”, femmes droguées et filmées à leur insu, chantage sexuel en toile de fond.
La vidéo de 2016 où on le voit agresser Cassie dans un hôtel a déjà été projetée à la cour. Une pièce qui, dans une autre époque, aurait été étouffée. Mais les temps ont changé.
La défense, elle, parle d’amours tumultueuses, de conflits d’intérêts et de manipulation. Mais l’atmosphère n’est plus à la clémence. Si la voix de Diddy a longtemps fait danser l’Amérique, elle pourrait aujourd’hui résonner dans une salle d’audience comme le symbole d’un empire en chute libre.
Le hip-hop regarde. Et retient son souffle.