C’est dans l’intimité vibrante du Gravity Studios de Chicago que Rosetta West a capté l’essence même de son identité musicale. Gravity Sessions, dévoilé fin avril, se présente comme un album live sans artifice – ou presque – qui déploie une puissance rock rare, façonnée dans l’urgence et la sincérité du moment.
Dès l’ouverture, “Dora Lee” plante le décor : riffs déchaînés, lignes de chant empreintes de classic rock, énergie sans compromis. C’est cru, sauvage, et ça rappelle à quel point le rock peut encore mordre. Le morceau, déjà dévoilé en single, trouve ici une version rugissante, presque rituelle, à l’image de son clip mystique où guerre et divinités s’entrelacent.
À l’opposé, “Suzie” apaise les tensions. Plus douce, portée par une mélodie entêtante, elle répète son refrain comme un sortilège pop. Une respiration qui dévoile une autre facette du groupe : celle d’une efficacité mélodique imparable.
Mais c’est bien “Deeper Than Magic” qui nous a cueillis. Véritable bijou instrumental, le morceau séduit par ses riffs ciselés, son aura presque sacrée. Le genre de titre qu’on rêve de reprendre un soir de scène. Et pour clore ce trip sonique, “Venous Blue” déploie une cavalcade de guitare héroïque, solo incandescent à l’appui.
Enregistré en trois jours à peine, Gravity Sessions n’est pas une simple captation live. C’est un manifeste. Celui d’un groupe qui joue avec ses tripes et croit encore que le rock peut être un exutoire, une fièvre, une transe. Une session de gravité, au sens le plus noble du terme.