Ultan revient avec fracas. Avec “Wake Up!”, le chanteur irlandais nous livre un concentré d’énergie pure, une secousse électrique qui ranime les braises du rock des années 70 et 80. Ce titre n’a rien de nostalgique passif : il s’inscrit dans une urgence, une pulsation, un besoin d’exister pleinement dans le vacarme maîtrisé.
Dès les premières secondes, la batterie donne le ton. Les battements, simples mais redoutablement efficaces, s’enracinent dans les codes classiques du rock’n’roll, façon Jerry Lee Lewis ou Eddie Cochran. Puis viennent les guitares — lourdes, ronflantes, presque métalliques — qui rappellent sans détour l’influence d’AC/DC, Bon Jovi ou Motörhead que revendique Ultan. Chaque riff semble venir du fond des amplis, comme une clameur venue du bitume.
Mais là où le morceau surprend, c’est dans la tension vocale : une voix rocailleuse, puissante, qui ne cherche pas à séduire mais à galvaniser. Ultan chante comme on harangue une foule. Il y a du feu dans sa gorge, une colère joyeuse, presque cathartique. Une forme de théâtralité brute se dégage de sa prestation, qui capte l’oreille autant qu’elle captive l’âme.
“Wake Up!” ne fait pas dans la demi-mesure : il secoue, il interpelle, il fait taper du pied. Ce n’est pas seulement un bon titre rock, c’est une incarnation. Ultan ne joue pas le rock, il le vit. Et dans un paysage musical parfois aseptisé, cette secousse-là a tout d’un cri salutaire.