Avec Cult Leader, Adam Tilzer passe de l’ombre à la lumière. Producteur respecté, il prend le devant de la scène pour livrer un album viscéral, traversé d’un rock expérimental aux teintes punk, qui sonde les failles de notre époque tout en célébrant la force du collectif.
Plutôt que d’imposer une vision, Tilzer orchestre un dialogue. Plus de deux douzaines de musiciens l’accompagnent, choisis non pas pour leur nom, mais pour leur voix singulière. « Je savais qu’ils comprendraient ce que chaque morceau exigeait. Je n’ai rien dicté. Chaque contribution fut une surprise », explique-t-il. Et cette liberté se ressent : l’album vibre d’une énergie brute, sincère.
Dès l’ouverture, « Choking on Vomit » évoque la peur d’une fin sans trace. « My Man » dénonce la figure tentaculaire du pouvoir, pendant que « The Best Fucking Plan » critique avec amertume le système de santé américain. Chaque titre griffe, cogne, mais cherche aussi un point d’accroche humain.
« I’m Gonna Start a Cult » agit comme un manifeste : un pamphlet ironique et affectueux pour sa “secte” d’artistes, un appel à la solidarité dans un monde cabossé. Tilzer transforme l’angoisse en feu commun.
Sur scène, lors de la release party au Bowery Electric, cette vision prend corps. Cult Leader n’est pas une simple collection de titres : c’est un projet soudé, furieusement vivant, qui choisit la musique comme remède collectif.