C’est une page entière de l’histoire musicale du Mali qui s’est tournée ce 4 avril, alors que des milliers de personnes se sont réunies à Bamako pour rendre un dernier hommage à Amadou Bagayoko. Figure emblématique du duo Amadou & Mariam, Amadou s’est éteint à l’âge de 70 ans, laissant derrière lui une œuvre traversée par l’amour, la résilience et l’universalité des rythmes africains.
Né en 1955, Amadou avait rencontré Mariam Doumbia en 1976 à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako. De cette rencontre naîtra l’un des plus célèbres duos de la musique africaine, unis par le cœur comme par les voix. Ensemble, ils ont transformé leurs expériences en mélodies solaires, fusionnant la tradition bambara avec les accents du rock, du funk et de l’électro. Leur complicité artistique, tangible dans chaque accord, leur a valu une reconnaissance internationale, notamment avec Dimanche à Bamako, album produit par Manu Chao devenu culte.
Le deuil est à la hauteur de l’impact d’Amadou : immense. Car au-delà de la scène, il incarnait l’espoir, la dignité et l’audace musicale. Mariam, ses enfants, ses pairs et des générations entières de mélomanes se souviendront longtemps de cet homme au regard intérieur lumineux.
Bamako pleure, mais la musique d’Amadou, elle, continue de chanter.