Les grandes villes notamment sont le terrain de nombreux paradoxes. Elles incitent au rêve, au dépassement de soi, à la réussite professionnelle mais elles représentent également le lieu où s’enterrent ceux qui croient à ces belles promesses. Au coucher du soleil et un peu plus tard pendant que les travailleurs trouvent le sommeil essayant de récupérer d’une longue journée de labeur, ceux qui ont failli errent dans la ville à la recherche d’un endroit chaud où passer la nuit. Ces moments où beaucoup de personnes profitent du confort ou du moins de la sécurité d’un logement, d’autres s’agitent à certains coins de rue et font vivre un monde parallèle où se côtoient sans abris, dealers, commerçants honnêtes, consommateur de dernières minutes, bandits et pleins d’autres catégories de personnes. Le photographe new-yorkais Khalik Allah s’est toujours intéressé à celle qu’il nomme “Les Fied Niggas”, une expression empruntée à Malcom X qui faisait la distinction entre les esclaves des champs et ceux des maisons. Dans ce discours, Malcom X déclarait que “ceux des champs avaient plus de châtiments que ceux des maisons”. La démarche de Khalik Allah a toujours été de mettre la lumière sur ces “modernes Field Niggas” représentés aujourd’hui par les SDF, les toxicomanes, les dealers, délinquants etc…
En 2014 il a réalisé un film intitulé Field Niggas dont vous pouvez découvrir la bande annonce à la fin de l’article.
Pendant trois ans, Khalik Allah s’est posté entre la 128eme avenue et Levingstone Avenue à New-York pour faire des images vidéos et photos. Un travail de longue haleine qui a abouti également sur une série de photographies très parlante consacrée aux Fiel Niggas dont vous pouvez découvrir une partie ci-dessous.
Bande Annonce de Field Niggas