Le 9 mars 1997, Christopher Wallace, alias The Notorious B.I.G., tombait sous les balles à Los Angeles, emporté à seulement 24 ans. Plus de vingt-cinq ans plus tard, son assassinat demeure un mystère non résolu, hantant toujours l’histoire du hip-hop américain.
I. Un contexte de tension entre deux côtes
La mort de Biggie survient en pleine rivalité explosive entre les scènes rap de la côte Est et de la côte Ouest. D’un côté, Bad Boy Records à New York, emmené par Sean « Diddy » Combs, avec Biggie comme figure de proue. De l’autre, Death Row Records à Los Angeles, dirigé par Suge Knight, avec Tupac Shakur comme étendard. La tension, alimentée par les provocations musicales, les attaques médiatiques et les rivalités personnelles, avait déjà fait une victime : Tupac, assassiné à Las Vegas en septembre 1996. Moins de six mois plus tard, Biggie connaissait le même sort.
II. Une nuit fatale à Los Angeles
Après avoir assisté à une soirée organisée par le magazine Vibe au Petersen Automotive Museum, Biggie quitte les lieux en SUV. À un feu rouge, un homme en costume bleu surgit d’une Chevrolet Impala noire et tire à plusieurs reprises. Le rappeur est transporté d’urgence à l’hôpital Cedars-Sinai, où son décès est prononcé. L’auteur des coups de feu ne sera jamais arrêté.
III. Enquête au ralenti
Les premières hypothèses évoquent une vengeance en lien avec le meurtre de Tupac. D’autres pointent du doigt des gangs locaux comme les Southside Crips. Faute de preuves tangibles, l’enquête piétine rapidement. Aucun suspect formel n’émerge.
IV. La piste de la corruption policière
En 2002, le livre LAbyrinth du journaliste Randall Sullivan, basé sur les révélations de l’ex-policier Russell Poole, avance une théorie choc : Suge Knight aurait orchestré le meurtre avec l’aide de policiers corrompus du LAPD pour détourner l’attention du meurtre de Tupac. Bien que largement médiatisée, cette thèse repose sur des témoignages controversés.
V. Impasse judiciaire
Le FBI ouvre une enquête pour violation des droits civiques. Certains documents évoquent des soupçons sur l’implication de policiers, mais sans aboutir à des inculpations. La famille de Biggie, persuadée d’un complot, engage des poursuites civiles contre la ville de Los Angeles, sans succès.
VI. Les révélations de Greg Kading
En 2011, Greg Kading, un ancien détective du LAPD, publie Murder Rap. Il y affirme que Suge Knight aurait commandité le meurtre de Biggie en représailles à celui de Tupac. Il accuse également Diddy d’avoir offert une récompense pour tuer Tupac. Des déclarations explosivement médiatisées, mais jamais corroborées par la justice.
VII. Derniers rebondissements
En 2023, Duane « Keffe D » Davis est inculpé pour le meurtre de Tupac, relançant l’intérêt pour les deux affaires. Des documents judiciaires laissent entendre que Suge Knight aurait initialement visé Diddy, mais sans apporter de preuves décisives concernant Biggie.
VIII. L’héritage d’un géant
Biggie Smalls laisse derrière lui deux albums devenus cultes, Ready to Die et Life After Death. Son flow charismatique, son storytelling brut et sa plume affûtée continuent d’inspirer les générations suivantes. Des documentaires, des séries et des ouvrages reviennent régulièrement sur sa vie, sa musique et les zones d’ombre de sa mort.
IX. Une affaire irrésolue
À ce jour, le meurtre de The Notorious B.I.G. demeure l’un des plus grands mystères non élucidés de la musique moderne. Il incarne à lui seul la face sombre d’une époque où le hip-hop grandissait dans l’admiration du public… mais aussi sous la menace des armes.