Certaines chansons ne se contentent pas de raconter une histoire : elles habitent les interstices du réel et du rêve. “Shapeshifter” de Yearn en fait partie. Derrière ce nouveau nom de scène se cache Lily Minke Tahar, artiste américaine qui livre ici un premier single intense et onirique, annonciateur de son album attendu le 11 juillet 2025 chez Doe Records.
“Shapeshifter” est né en une semaine, dans un mélange de précarité matérielle et de fulgurances artistiques : un riff de guitare, un ampli acoustique usé, un micro à 30 dollars. Mais surtout, une présence obsédante – silhouette étrange surgie des rêves récurrents de Tahar – devenue la matrice d’un morceau cathartique. Entre les lignes, on devine les contours d’une vie confrontée à la dépression et aux angoisses économiques.
Influencée par Cosmicomics d’Italo Calvino, l’artiste façonne une figure capable de franchir les époques et les dimensions. Cette métaphore du “changeur de forme” devient le cœur battant de la chanson : une quête d’identité fluide, libérée des contraintes du monde tangible.
Yearn s’éloigne ici des tons lo-fi de Reject Modernity pour explorer une intimité nue, presque suspendue. “Shapeshifter” marque une entrée en matière à la fois vulnérable et puissante, où la voix devient passage, et la musique, transformation.