Helen Yee nous embarque dans une aventure musicale unique avec Orchestrope, un album qui reflète les multiples facettes de son parcours artistique. Dès les premières notes, il est évident que Yee est une compositrice et violoniste qui s’affranchit des frontières musicales classiques. Forte de son expérience dans la scène rock indie new-yorkaise, tout en étant influencée par la musique de chambre alternative et l’improvisation, elle livre ici une œuvre riche et audacieuse.
Le morceau-titre, « Orchestrope », nous plonge dans un univers sonore éclectique, démarrant par un drone percussif avant de s’ouvrir sur un horizon orchestral majestueux. Ce qui frappe, c’est la capacité de Yee à faire dialoguer des genres et des atmosphères, de l’introspection mélancolique de Noche de Julia — une pièce inspirée par une tournée théâtrale internationale — à l’audace électronique de Ferromagnetica. Ce dernier titre, influencé par ses expérimentations avec Ableton Live, mêle rythmes complexes et textures sonores troublantes, rappelant les sonorités urbaines et avant-gardistes.
Mais ce qui distingue véritablement Orchestrope, c’est la sensibilité avec laquelle chaque morceau est construit. Yee explore des émotions profondes, allant de la contemplation à l’exubérance, comme en témoigne Sprung, une composition évoquant son propre renouveau après son départ de New York. À travers cet album, elle parvient à capturer l’essence vivante de la musique improvisée, tout en gardant une cohérence narrative et émotionnelle.
Orchestrope est une œuvre qui respire la liberté créative et l’exploration musicale. Une véritable invitation à s’immerger dans les sons et les émotions sans se soucier des étiquettes.